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L’emploi, la restauration et les jeunes : comment faire ?

Par Thierry Poupard

Rares sont les moments où les professionnels de la restauration ne se lamentent pas sur les difficultés récurrentes à recruter du jeune personnel qualifié et à le fidéliser. Or, les discours officiels ne sont pas étrangers à cet état de fait parce qu’ils tournent toujours autour des aides de l’Etat – baisse de la TVA comprise – et que, par conséquent, il y est beaucoup plus question de plans d’urgence, de difficultés de trésorerie, du nombre grandissant des faillites, de baisse de la fréquentation, de loi antitabac, ou de situations désespérées, que de nouveautés, d’innovations et, surtout, de réussites. Les bonnes nouvelles sont passées sous silence par crainte d’être repéré ou par fausse pudeur, ou alors simplement parce qu’elles n’intéressant pas les media. Un bon dépôt de bilan fait plus d’audience qu’un joli trophée…

Le problème est que l’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, même les plus voraces. Les jeunes étant souvent rebutés par la pénibilité du travail, les horaires contraignants et les week-ends tronqués, inutile d’en rajouter. Les représentants de la profession devraient s’inspirer de ceux qui dans leurs établissements, dans des écoles ou, même, à la télévision montrent l’exemple, encouragent et positivent. Je fais partie de ceux qui pensent que les émissions de Cyril Lignac font plus de bien aux jeunes et à la société que Secret Story ! Pour communiquer vrai il convient, bien sur, de ne pas passer sous silence la passion, le courage, l’abnégation, l’altruisme et toute autre valeur inhérente à la profession, mais pour les attirer il faut être enthousiaste, parler le plaisir, de réussite, de progression, de récompense, d’argent, bref, des éléments motivateurs propres à tout métier.

La possibilité de mettre en place un accord d’intéressement en est certainement un. Il s’agit d’associer les salariés aux objectifs fixés par le chef d’entreprise et d’obtenir une prime en fonction des résultats obtenus (CA, productivité…) sur une durée de 3 ans minimum. La prime versée à chaque salarié vient s’ajouter à son salaire ; elle peut être identique pour l’ensemble du personnel ou bien proportionnée au salaire et/ou à l’ancienneté de chacun, payée en une ou en plusieurs fois. Bref, le système est souple. Par ailleurs, l’accord d’intéressement se situe dans un cadre fiscal et juridique avantageux : côté employeur, l’entreprise ne verse que ce qu’elle peut redistribuer, les primes sont exonérées de charges patronales et déductibles du bénéfice imposable ; pour les salariés les primes versées bénéficient d’exonérations sociales (hors prélèvements sociaux obligatoires) ou d’impôt sur le revenu si elles sont placées sur un plan d’épargne entreprise, d’un mode de perception rapide et du versement même en cas de licenciement ou de démission.

L’accord d’intéressement est sans aucun doute un formidable outil pour à la fois palier au manque de dynamique du salaire fixe, recruter, motiver et fidéliser le personnel. Il permet également de tenir un discours positif et de se démarquer de la concurrence. L’équipe, patron inclus, se trouve stimulée par la perspective d’une rémunération individuelle supplémentaire, elle est solidaire et performante puisque chacun contribue à la constitution du volume de l’intéressement. Cela crée immanquablement des améliorations dans la production en cuisine ainsi que dans l’accueil et le service client en salle et, de fait, un tel accord exerce un effet positif sur les ventes et la rentabilité. C’est la spirale du succès. Je me demande combien d’établissements – du restaurant de petite taille aux grandes chaînes – ont concluent un accord d’intéressement en 2009…




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3 Responses

  1. majonchi

    Bravo Thierry … Le Leaders Club est à 100% sur la même ‘longueur d’ondes’ … Compte sur nous pour te faire connaître les entrepreneurs qui auront suivi cette voie … dans la droite ligne du ‘Contrat d’Avenir’
    Très amicalement

  2. Bonjour Thierry,

    Encore une fois, 100% d’accord avec toi. Je mets en place actuellement un accord d’intéressement avec un établissement financier et mon expert comptable qui l’a lui même installé dans son cabinet.

    La législation favorise l’implantation des FCP dans les petites entreprises et c’est vraiment intéressant. Je te communiquerai volontier les avantages et les coûts dès qu’il sera en place, normalement en janvier 2010.

    Amité.
    Christophe PASCAL, restaurant AU BOUT DES DOIGTS

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