Pour la restauration, 2009 restera l’année de la baisse du taux de TVA
Pour la restauration, 2009 restera, bien sur, l’année de la baisse du taux de TVA. Validée par les 27 pays membres de l’UE le 10 mars, adoptée par la profession dès le 28 avril lors des Etats Généraux de la restauration et appliquée le 1er juillet. Tout semblait tellement linéaire jusqu’à cette date mais, depuis, la confusion règne à propos des répercutions et des résultats au point que les professionnels se déchirent entre eux, que les syndicats perdent têtes et adhérents, et que les détracteurs de la baisse de la TVA donnent tout à coup de la voix.
Les résultats « définitifs » quant à l’incidence sur les prix sont tombés. Heureusement qu’Hervé Novelli n’est pas allé chercher d’autres source que l’Insee et les contrôles de la DGCCRF pour obtenir des chiffres plus flatteurs : diminution de 1,4% au lieu des 3% attendus et 50% des restaurateurs qui ont baissé leurs prix en place des 100% escomptés. La messe étant dite, le ministre a juste exprimé son espoir que les prix n’augmentent pas trop l’an prochain. Etonnant, non ?
Il faut laisser du temps aux restaurateurs a-t-on entendu dire moult fois durant l’été. Du temps pour quoi ? Pour assister aux pugilats dans les syndicats professionnels, pour que le premier d’entre eux juge, par la voix d’André Daguin, que l’accord social qui vient d’être signé est « dangereux pour nos entreprises ». Finalement le tapis rouge aura été déroulé aux syndicats des salariés qui ont su profiter d’une triple opportunité : l’affaiblissement des organisations professionnels, ensuite la faible répercussion de la TVA sur les prix et, enfin, l’agacement non dissimulé des politiques. Naturellement, la part consacré au volet social s’est trouvée réévaluée en fin de négociation.
Il faut dire que la communication auprès des médias, donc du grand public a été unanimement inaudible, donc mal interprétée au point d’en devenir nuisible. Et l’effet collatéral le plus grave est que les syndicats professionnels n’ont pas su, non plus, communiquer à leurs adhérents de manière crédible, réfléchie et structurée pour leur dire comment ils devaient à leur tour, dans leurs établissements, communiquer à leurs clients. La seule aide qu’ils aient reçue est l’autocollant bleu si cher à Hervé Novelli. Aider les adhérents, les indépendants et les petits ne semble pas avoir été une priorité. La communication est l’art soit de vendre soit d’informer. En l’espèce il s’agissait d’informer les clients sur les baisses de prix réalisées dans l’établissement. Aujourd’hui, l’accord social étant en route, il est indispensable de dire les différents usages qui ont été faits du différentiel de TVA (prix, embauches, salaires, investissements). Pour ceux d’entre vous qui sont restaurateur indépendant, qui éprouvent cette envie ou ce besoin de communiquer avec la clientèle et qui se sentent un peu démuni, j’ai placé ici, un exemple d’un message à placer à l’entrée, sur les tables, au comptoir, près de la caisse. Il suffit de remplacer le chef de Southpark par votre logo et d’adapter le texte en fonction des mesures que vous avez prises. Libre à vous de vous en inspirer car il y a mille possibilités de contenu selon la situation de chacun, comme il y a de multiples possibilité de style, de formulation et de format pour un tel message. Encore une fois il ne s’agit que d’un exemple, l’idée étant de rappeler qu’il faut communiquer.
Il y a peu à attendre avant le mois de mars avec, en principe, la généralisation de l’accord salarial à la totalité de la profession et les élections à la présidence de l’Umih pour laquelle deux candidats se sont déclarés, à ce jour, à la succession de Christine Pujol. L’un d’eux est Roland Héguy. A la recherche d’informations pour savoir qui est cette personne, je tombe sur cet article écrit par une journaliste de l’Hôtellerie, donc peu suspecte de mauvaises pensées à l’égard de l’Umih :
« Durant l’été 2008, la direction départementale du travail et de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) des Pyrénées Atlantiques a mis en place des actions concertées de contrôle de l’inspection du travail sur deux départements. Il a été constaté que 85% des établissements étaient en infraction : dépassement des durées du travail quotidienne et hebdomadaire, non respect de la durée minimale de repos quotidien, non attribution d’au moins un jour de repos hebdomadaire, absence de décompte du temps de travail des salariés, absence des registre de repos et des durées de travail de 70 heures en moyenne par semaine. Parmi les professionnels condamnés, Roland Héguy président de l’Umih 64 et président de la Fédération Nationale de l’Hôtellerie Française s’est vu infligé pour sa part une amende de 18 000 €. » (source : FNAPEETHT). Sans commentaire…
Que ces derniers mois troublés ne nous empêchent pas, restaurateurs pour certains d’entre vous et clients pour nous tous, de passer d’agréables fêtes et de nous préparer à débuter une très bonne année, une année de sortie de crise.
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