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Vivement le 1er juillet !

Par Thierry Poupard

Voilà, c’est fait. Les États Généraux de la restauration se sont tenus hier, mardi 28 avril, et les décisions entreront en vigueur dès le 1er juillet. Ce fut à peu près la seule surprise de la journée car l’ensemble des mesures avait été annoncé et largement diffusé dès la veille. Bravo à toutes les parties prenantes, à commencer par le chef de l’Etat qui affectionne particulièrement la rapidité, pour avoir mis au point l’éventail des décisions en à peine 21 petites journées après l’accord intervenu à Bruxelles et les faire passer dans les faits en seulement 63 jours.

« J’appelle de mes vœux que le 28 avril soit désormais la journée de la restauration dans tous les restaurants de France, comme la fête de la musique. Je veux que chaque année, le 28 avril, cette fête permette des baisses de prix exceptionnelles, et une véritable valorisation de vos métiers, notamment auprès des jeunes. » (Hervé Novelli). Ne serait-il pas judicieux que ce soit le 1er juillet car la date du 28 avril ne concerne que les acteurs de la profession et sera vite oubliée par les Français, alors que celle du 1er juillet marquera les esprits du fait de changements importants qui vont intéresser tout le monde. Qu’allons nous constater à partir de ce jour là ?

D’abord et surtout une baisse sensible des prix. « Les prix vont ainsi baisser de 11,8 % sur une large liste de produits, allant de l’entrée aux plats, en passant par les diverses formules, et jusqu’à l’emblématique café noir. Et surtout, vous permettrez ainsi à tous les Français de se restaurer, pour un repas complet, avec une répercussion intégrale de la baisse de TVA, soit une baisse de prix de 11,8 %. » (Hervé Novelli). Je dois dire que ces propos me satisfont à double titre. Personnellement, comme pour l’immense majorité de consommateurs, parce que c’est la première fois que je vais assister à une diminution des prix dans la restauration. Cela va constituer une aide indéniable au pouvoir d’achat. Exemple : un repas à 20 Euros va coûter 2,82 Euros de moins. Pour cinq repas hebdomadaires, cela fait une économie de 56 Euro par mois et pas loin de 700 sur l’année. Ce n’est pas rien ! Et professionnellement, parce que j’ai écrit à au moins sept reprises sur néorestauration.com et sur mon blog, dès le mois de septembre 2008, que s’il ne fallait surtout pas baisser les prix à cause de la crise, il serait impératif de le faire dès l’entrée en vigueur de la baisse de la TVA, en précisant la manière : « Si la baisse est uniformément ventilée sur l’ensemble des produits de la carte, le consommateur ne verra pas grand chose. A contrario, si le restaurateur diminue très sensiblement le prix de quelques produits phares – des produits connus et qui ont du succès, pas des produits marginaux dont le client n’a que faire – et s’il rend cette baisse bien visible par une forte mise en avant et une communication telles que cela ne pourra échapper à la clientèle, celle-ci se sentira bénéficiaire de la mesure. Et cette stratégie ne manquera pas d’exercer des incidences positives sur la fréquentation. » (Néorestauration – Chronique N° 59 du 17 mars 2009). Ouf, le marketing n’a pas été oublié par le Ministre !

Ensuite, progressivement nous devrions constater dans le service et la prestation un net progrès due simultanément aux 40 000 créations d’emploi sur les deux années qui viennent – un chiffre annoncé il y bien longtemps et qui avait été revu à la baisse ou carrément tu pour cause de crise – et à l’amélioration de la situation des salariés qui portera sur les salaires, la prévoyance, la création d’une mutuelle et la formation selon un accord qui doit être conclu d’ici la fin 2009. Nous verrons également des réalisations et des transformations destinées à la modernisation des établissements, qu’elles soient obligatoires comme l’accessibilité aux personnes handicapées ou qu’il s’agisse d’embellissement réalisés à l’aide de la mise en place d’un fonds d’investissement (jusqu’à un milliard d’euros de prêts sur une durée de trois ans).

La restauration française commençait à révéler certaines faiblesses structurelles et, surtout, une fragilité récurrente face à n’importe quel élément conjoncturel défavorable. L’ensemble de ce « contrat d’avenir » est une chance de redémarrer franchement, une bonne nouvelle qui tombe à point nommé et qui, avec la mise en place aussi rapide, devrait contribuer, je l’espère, à redonner durablement de l’enthousiasme aux restaurateurs et de l’envie aux consommateurs.

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4 Responses

  1. Bonjour Thierry,

    Tu m’avais déjà convaincu et je crois aussi comme toi qu’il faut baisser les prix sur des articles sensibles et pas sur toute la carte, ce qui va permettre de rendre la baisse plus lisible par le public.

    Pour ma part, (au restaurant « au bout des doigts ») je choisis de baisser les prix du midi de 25% et diviser le prix du café par 2 et laisser la carte inchangée le soir. Ainsi je privilégie les clients qui sont « obligés de manger au restaurant le midi » en leur offrant une vraie baisse de prix et en leur donnant une alternative à la sandwicherie, certes plus cher mais néanmoins nettement plus compétitive qu’avant.

    J’espère sur ce succès qui permettrait la création d’un emploi.

    Peux-tu me donner un avis sur mes nouveaux prix et si je dois les modifier encore un peu pour des raisons de seuil psychologique ?

    Merci, à bientôt

  2. denis maquin

    je suis un peu consterné de voir que depuis des années le débat reste le même. Bref que l’on se pose la question s’il faut ou non baisser les prix et quels prix. Je rappelle que la restauration vend d’abord et avant tout UN SERVICE et que ce service est rendu en majorité par des SALARIES (voir la « Servuction ») et que des salariés qualifiés on n’en trouve plus parce que mal considérés par leur « patrons » tant au niveau de la rémunération que de la considération globale quant au travail effectué (quantité et qualité).
    Je constate qu’aucun d’entre vous n’envisage de revaloriser leurs salariés (salaire, formation, évolution professionnelle, resconnaissances diverses…) grâce à ce cadeau offert par le contribuable à notre profession.
    et pourtant….
    IL EST GRAND TEMPS
    Car demain nos établissement fermeront fautes de troupes qualifiées et motivées…
    Denis

  3. Bonjour,

    Pour répondre justement à l’avis de Denis Maquin, je souhaite tout d’abord le remercier pour sa participation à ce blog.

    Denis, il est évident que l’augmentation des salaires va de soi! Mais tout naturellement, il doit être à l’appréciation du patron, et non d’une obligation découlant d’une législation comme celui de la baisse de la TVA, par exemple… Nous ne pouvons pas « ordonner » à tous les professionnels de la restauration d’augmenter tous les salaires de leurs employés, du jour au lendemain. Je vous signale qu’un « Chef d’entreprise » est libre de fixer ses salaires employés, lors de la proposition de ses contrats de travail. A l’employé donc de bien négocier son salaire en fonction de son niveau de compétence et de son cursus professionnel.

    Il est à noter que le projet de loi concernant la baisse de la TVA de la restauration à 5,5%, n’a pas pour objectif l’augmentation des salaires. Elle a été mise en place et proposée pour favoriser la croissance des emplois et la qualité des services dans le secteur de la restauration.

    Attendons de voir sa mise en application effective, puis les retours restaurateurs à l’issue d’une année d’exercice comptable.

    Affaire à suivre…

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