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Un syndicat des restaurateurs et hôteliers perd sa tête quand chacun devrait faire corps

Par Thierry Poupard

Ainsi, le TGI de Paris vient d’annuler l’élection en octobre 2008 de Didier Chenet à la présidence du Synhorcat (Syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers traiteurs) au motif qu’il « ne remplissait pas les conditions » pour se présenter (les statuts stipulent que le candidat doit être propriétaire d’un établissement). Curieux, car cette carence devait être connue préalablement à sa candidature ? Et voilà une pierre de plus dans le jardin de la profession.

En fait, la bonne question est de se demander qui cela intéresse à part les adhérents – entre 3 200 et 10 000 selon les sources (quelle précision !) soit de 1,7 à 5,5% du total des établissements de France – parce que, finalement, la tête de tel ou tel syndicat professionnel importe moins que le nombre de ses membres et le programme mis en place dans un secteur économique si atomisé, si conservateur, si vétuste pour une grande majorité de ses acteurs. La cacophonie qui a suivi la mise en place de la baisse de la TVA en est la dernière preuve. On dit la profession en souffrance, voilà une bonne raison pour que les organisations professionnelles fassent de la modernisation dans la cohérence leur priorité.

Le premier syndicat français de ce marché est l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH). Si le chiffre de 80 000 adhérents apparaît quelques fois dans la presse, ce serait près de la moitié de la profession. Il est permis d’en douter au vue des innombrables réactions négatives lorsque le syndicat a appelé à baisser les prix au 1er juillet.

Les restaurateurs et hôteliers indépendants ont en face d’eux les chaînes regroupées en deux organismes bien identifiés : le Syndicat National de l’Alimentation et de la Restauration Rapide (SNARR) et le Syndicat National de la Restauration Thématique des Chaînes (SNRTC). Leur point commun, qui est également leur différence par rapports aux syndicats d’indépendants, est qu’ils regroupent chacun la quasi-totalité des enseignes opérant sur les deux segments de marché qu’elles représentent. Et elles ont fait preuve d’une grande cohésion au lendemain des Etats Généraux. Ce qui n’a pas manqué de produire des effets positifs puisqu’elles sont reparties à la hausse. Or les chaînes ne représentent aujourd’hui en France qu’à peine 20% du total des établissements de restauration (contre 80% aux Etats-Unis !) mais leur progression inexorable est une seconde raison pour inciter la restauration indépendante à se réorganiser pour se renforcer.

Les guerres intestines et de pouvoir ne font pas avancer la profession, alors que la vraie question devrait être celle de l’existence (la création ?) d’un syndicat unique, représentatif et puissant des hôteliers et restaurateurs indépendants, des bons, des enthousiastes, de ceux sur qui on peut compter et qui seront encore là demain, un syndicat faisant preuve d’esprit de corps.


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1 Response

  1. majonchi

    Thierry, je ne peux que partager à 100% ton point de vue … Cet incident à la tête du Synhorcat aura peut-être l’avantage de faire se rassembler les troupes autour de deux pôles : les indépendants & les groupes … Puis, un jour, on peut réver, d’une seule Association UNIFIEE, comme en Allemagne, UK, Irlande … et bien sûr USA !
    Amitiés
    Daniel

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